La pleine conscience est sans doute l’une des meilleures pratiques de développement spirituel.

On trouve les racines de la pleine conscience dans la tradition bouddhique, mais bon nombre de cultures et religions anciennes l’inclue sous différentes formes dans leurs principes. La prière, les rites chamaniques, les cérémonies, le yoga… visent eux aussi à sortir du carcan du mental pour explorer l’instant.

Aujourd’hui, les recherches scientifiques viennent étayer l’intuition et la sagesse de ces savoirs anciens.

Selon des recherches, la pleine conscience présente les avantages suivants :

– Réduction du stress
– Amélioration du sommeil.
– Soulagement des maux intestinaux.
– Réduction de la pression artérielle.
– Diminution de la douleur.
– Aide pour la dépression. (grâce notamment au programme MBSR)
– Développement d’un comportement plus positif.
– Réduction des comportements addictifs et compulsifs.
– Développement de l’empathie et de la relation à autrui.
– Diminution de l’anxiété.

Une étude s’est même attardée sur les bienfaits de la pleine conscience chez des écoliers. Invités à pratiquer des séances de yoga et de respiration consciente, les enfants ont, selon l’étude, vu leur attention et leur empathie s’accroîtrent tandis que anxiété diminuait.

Plus d’informations sur tous ces bienfaits sur le site de l’association Mindfulness

Vivre en pleine conscience, ralentir son pas et goûter chaque seconde et chaque respiration.
– Thick Nhat Hanh


Un outil de développement personnel incroyable

La pleine conscience est l’acte de prêter attention au moment présent. L’observation neutre, sans jugement et sans attente, constitue le socle de cette pratique.

Être pleinement conscient permet d’accéder à une autre dimension de la vie, celle du pur observateur. Cette disposition, nous l’avons tous connue étant enfant où ni le passé, ni le futur ne semblait exister. Seuls demeuraient la joie de jouer, rire et vivre.

À l’âge adulte, la pratique de la pleine conscience ravive cet état originel. Un plus grand calme, une joie profonde et simple, se manifestent rapidement dans cet état.

Elle permet également d’apporter un nouvel éclairage sur son intérieur. En se désidentifiant du mental, la conscience accède plus facilement à l’être véritable en soi.

Le conte des deux loups

2-loupsPour mieux comprendre comment vivre dans le moment présent peut changer une vie, il existe une fable amérindienne pleine de sagesse. En filigrane elle évoque comment utiliser la pleine conscience pour devenir “meilleur”, la voici :

Un vieil Indien Cherokee racontait la vie à ses petits-enfants…

Il leur dit :

– Je ressens un grand tourment.
Dans mon âme se joue présentement une grande bataille.
Deux loups se confrontent.

Un des loups est méchant: il est la peur, la colère, l’envie, la peine,
les regrets, l’avidité, l’arrogance, l’apitoiement, la culpabilité,
les ressentiments, l’infériorité, le mensonge, la competition, l’orgueil.

L’autre est bon: il est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, le partage,
la générosité, la vérité, la compassion, la confiance.

La même bataille se joue présentement en vous,
en chacun de nous, en fait.

Silencieux, les enfants réfléchissaient… Puis l’un d’eux dit :

– Grand-papa, lequel des loups va gagner ?

Le vieux Cherokee répondit simplement :

– Celui que tu nourris.

Voyez comment en étant présent un peu plus chaque jour, on peut non seulement en apprendre davantage sur soi, mais aussi cultiver la meilleure partie de soi-même.

Pour y parvenir, voici quelques méthodes.


7 façons de pratiquer la pleine conscience.

Observer sa respiration

respiration-conscienteUn exercice particulièrement révélateur, surtout lorsque pratiqué le matin immédiatement après le réveil et le soir au coucher.

L’observation de la respiration permet de jauger le degré de calme intérieur. Une respiration calme et apaisée permet entre autres choses de contrôler l’impulsivité.

En situation de stress, la respiration est coupée, hachée, saccadée.

L’acte simple de respirer par le nez et l’observation consciente du cycle inspiration-expiration, permettent de se reconnecter au présent et de laisser partir les artifices de la vie.

Ce rituel doit être pratiqué sans forcer et sans attente. Les pensées, la pression du monde extérieur seront comme mis en attente durant le temps de l’exercice.

Naturellement, la respiration retrouvera son état originel, celle instinctive pratiquée par les nouveaux-nés: la respiration abdominale.

Bien sûr, avec la respiration il est possible d’aller beaucoup loin, comme lorsqu’on pratique la respiration logique ou la cohérence cardiaque.

Marcher consciemment

marcher pleine conscienceEn elle-même, la marche permet de solliciter le cerveau d’une telle manière qu’elle ouvre un accès plus grand à l’observateur à l’intérieur de nous.

Marcher consciemment signifie prendre conscience du mouvement de son corps, de l’environnement qui défile, du souffle de l’air qui entre dans les narines, tourbillonne dans les oreilles. C’est aussi aussi écouter les sons lointains comme proches et ainsi ne jamais pouvoir être pris à défaut par un événement soudain.

Chaque pas sur le sol provoque une sensation qui remonte dans le corps. L’être entier est connecté à la terre et le plaisir simple de la marche est enfin révélé.

Créer un temps d’attente

temps attenteLorsque quelque chose arrive, comme le téléphone qui sonne, une personne qui vous interpelle, une envie soudaine de manger ou de réagir, au lieu de céder instantanément à la sollicitation, prenez le temps de créer un espace entre elle et vous.

Cette distance va permettre d’identifier vos réactions automatiques, prendre conscience de la justesse de la sollicitation et par là-même d’apporter une réponse plus en accord avec vous-même.

À mesure que cette bonne habitude prend de l’ampleur dans votre vie, notez les comportements que vous voudriez améliorer. Dès lors, la prochaine fois, il sera possible de les exécuter dans cet espace que vous avez créé. Vous deviendrez à chaque fois un peu plus vous-même.

Manger consciemment

manger consciemmentHélas, l’acte de manger est devenu pour certain(e)s un acte compulsif utilisé pour noyer ses émotions et ses frustrations. Si vous avez besoin de bruits extérieurs, comme la télévision pour manger, cela peut induire cet état de non-présence.

Si tel est le cas: mangez calmement, appréciez chaque bouchée. Retracez le parcours de la nourriture pour arriver jusqu’à votre assiette. Remerciez l’univers pour ce repas, concentrez-vous sur les goûts, les textures. Ce sont des actes simples et déterminants pour nourrir à la fois corps et esprit.

Ce qui entre avec paix et harmonie lors de votre repas, se diffuse de la même manière dans votre corps. De plus, manger consciemment permet d’arriver à satiété plus rapidement et à mieux digérer.

Être à l’écoute des autres

ecoute-des-autresVoilà un exercice social tout à fait intéressant.

Lorsqu’on écoute quelqu’un, notre tendance naturelle est d’anticiper le moment où la personne arrêtera de parler pour nous laisser la place pour répondre.

Le moment présent est happé par le simple fait de réfléchir à la réponse que l’on va donner. Il ne s’agit plus d’un échange, mais d’une démonstration.

Si au lieu de préparer notre réponse, nous prenions le temps d’observer la personne ? Ses expressions, son langage, les émotions qu’elle dégage lorsqu’elle parle par exemple. Dès lors, vous remarquerez que souvent la seule réponse véritable est un sourire sincère et emphatique.

Être pleinement à l’écoute des autres, c’est écouter ce que les autres ont à nous enseigner, non pas en paroles, mais par ce qu’ils dégagent et manifestent en nous.

Pratiquer sa passion

pratiquer passionAvez-vous déjà eu cette sensation de passer un moment hors du temps ?

Cette sensation est étrange. Elle nous fait relativiser sur la notion de temps et sur la qualité des autres moments vécus.

Les artistes évoquent souvent le besoin d’être dans leur bulle. Un espace indéfini, intemporel, inatteignable pour quiconque à part soi-même. Les heures défilent, mais elles paraissent des minutes.

Ce moment, les anciens grecs l’appelait Kairos, le moment suprême. Plus littéralement le moment en accord avec Dieu.

Nous avons tous une pratique permettant de nous échapper. Y venir régulièrement et surtout dans les moments de stress, de dépit et de lassitude, autorise non seulement un sursis, mais permet également d’élever sa conscience et de mettre en perspective tous les événements de la vie.

Méditer

La pratique mère de toutes les pratiques de pleine conscience est bien sûr la méditation. Prenez le temps chaque jour de vous octroyer une séance d’au moins 20 minutes. Ci-dessous, une vidéo pour vous y aider.

Cultiver le moment présent, faire le pont entre l’intérieur et l’extérieur sans jugement, méditer à chaque geste de la vie, n’est-ce pas là le point de départ de tout changement ?

Évoluer n’est pas obligatoirement aller quelque part. Peut-être s’agit-il simplement d’aller en soi. Pour ce faire la pleine conscience constitue un formidable outil.